Face au génocide en cours à Gaza et à l’inaction du Conseil fédéral, les Villes de Lausanne et de Genève ont lancé un appel des villes, que plus de soixante communes ont déjà signé. Interrogée par le Groupe PSIG, la Municipalité de Morges a répondu lors du Conseil communal du 18 juin qu’elle ne signerait pas cette Déclaration. Cette décision est incompréhensible et honteuse. A notre connaissance, aucune autre Municipalité n’a explicitement refusé de signer cet appel en Suisse.

Depuis l’attaque terroriste commise par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, le monde assiste à la riposte totalement démesurée d’Israël en Palestine occupée. A ce jour et selon les Nations Unies, plus de 50’000 personnes y ont perdu la vie, dont 16’000 enfants. L’ensemble des infrastructures vitales – hôpitaux, écoles, réseaux d’eau et d’électricité – ont été détruites. Depuis mars 2025, Israël impose un blocus total de l’aide humanitaire dans la bande Gaza et plus de deux millions de personnes sont prises au piège. Si ce n’est pas sous les balles, les Palestiniens et Palestiniennes mourront de faim.

En Suisse, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les prises de parole incohérentes et l’inaction du Conseil fédéral. La Suisse, pays dépositaire des Conventions de Genève, a la responsabilité morale et institutionnelle de dénoncer les crimes de guerre, de soutenir les victimes civiles et de réaffirmer sans relâche son attachement au droit international. En ce sens, les Villes de Lausanne et de Genève ont adopté une Déclaration sur la situation humanitaire à Gaza et lancent un appel urgent au Conseil fédéral. À ce jour, déjà 64 communes ont rejoint l’appel et signé la Déclaration des villes, dont 9 des 10 plus grandes villes de Suisse.

Le Groupe PSIG a donc demandé à la Municipalité de Morges, lors de la séance du Conseil communal du 18 juin 2025, si celle-ci allait se joindre aux autres communes et signer cet appel. Par la voix de sa syndique, la Municipalité a répondu brièvement par la négative, affirmant qu’en tant que commune, Morges n’est pas concernée par ce qu’il se passe à Gaza. Pour nos formations politiques, cette décision est lâche et honteuse. Comme l’a dit Hamza Palma, conseiller communal vert : « Ce refus n’est pas une neutralité : c’est un choix, et c’est un choix de lâcheté ».

À l’heure actuelle, plus de soixante communes se sentent concernées, à juste titre – dont d’autres communes à majorité PLR, telles que Pully. Les villes ont toujours été un lobby puissant et peuvent convaincre le Conseil fédéral de changer de politique. La population morgienne se sent également concernée : de nombreux Morgiens et Morgiennes se sont récemment rassemblés devant la gare, en soutient à la Freedom Flotilla, pour dire que la vie d’un enfant à Gaza vaut autant que celle d’un enfant à Morges.

Enfin, Camille Robert, Présidente du PS Morges et conseillère communale, a rappelé à la Municipalité que celle-ci s’était sentie concernée par la guerre en Ukraine, également annexée illégalement par un autre pays, et qu’elle avait alors hissé le drapeau ukrainien et illuminé l’hôtel de ville en bleu et jaune pendant plusieurs semaines durant le mois de mars 2022. La position de la Municipalité de Morges, qui semble n’avoir pas longuement été réfléchie, est aussi incohérente que choquante. Quand des civils, femmes, enfants et seniors meurent par dizaine de milliers, quand l’abominable se produit, quand le droit international est bafoué, certains choisissent de s’indigner, d’autres choisissent le silence et donc la compromission. La souffrance est humaine et n’a pas de frontière. Ce triste soir de juin 2025, les sièges de la Municipalité de Morges étaient vides de courage.

Contacts :

  • Camille Robert, Présidente du PS Morges, 078 891 39 41
  • Sylvie Faÿ, Co-présidente des Vert·e·s du District de Morges, 078 743 64 64